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Photo du rédacteurElina Dubois

Les caprices n'existent pas

Dernière mise à jour : 20 sept. 2023

Découvrez comment les enfants perçoivent et expriment leurs émotions, et pourquoi ce que nous interprétons parfois comme des "caprices" n'est souvent que l'expression spontanée d'émotions brutes et incontrôlées.


1. Un cerveau immature


 Chez les jeunes enfants, en particulier les tout-petits, cette région n'est pas encore complètement développée, ce qui signifie qu'ils peuvent avoir plus de difficulté à réguler leurs émotions et leurs impulsions

Développement du cortex préfrontal : Le cortex préfrontal, une région du cerveau associée à la prise de décision, à la régulation émotionnelle et au contrôle des impulsions, se développe progressivement tout au long de l'enfance et de l'adolescence (Philip David Zelazo et al., 2003). Chez les jeunes enfants, en particulier les tout-petits, cette région n'est pas encore complètement développée, ce qui signifie qu'ils peuvent avoir plus de difficulté à réguler leurs émotions et leurs impulsions (Hoeksma, Oosterlaan, & Schipper, 2004).


Un 'caprice' sous-entend une planification consciente dont ils ne sont pas capables : Ce que nous pensons percevoir comme un caprice chez les enfants n'est généralement pas un comportement délibéré ou planifié, car cela nécessite un cortex préfrontal entièrement développé. Ils sont souvent impulsifs et déclenchés par des émotions fortes, des besoins non satisfaits ou la frustration. Leurs émotions sont brutes et non contrôlées, elles les submergent telle une vague, parfois ils arrivent à surfer dessus et parfois ils sont submergés.


2. Expression emotionelle


En raison de l'immaturité cérébrale des enfants, ceux-ci sont tout à fait capables d'exprimer une émotion, mais ne sont pas encore apte à la comprendre et à la gérer. Ainsi, lorsque votre enfant crie, pleure, jette des objets parce que vous lui avez dit qu'il était temps de partir du parc, ce n'est pas un caprice, mais l'expression immature d'une émotion : la frustration. Votre enfant s'exprime avec les seuls outils qu'il a à sa disposition.

Il est essentiel de reconnaître que les émotions des enfants sont tout aussi valides que celles des adultes, même si leur manière de les exprimer peut sembler inappropriée ou excessive (Faber & Mazlish, 2012.,Gottman, 2011). La frustration, dans cet exemple, est une émotion tout à fait naturelle pour un enfant qui s'amuse au parc et ne veut pas partir. C'est une occasion d'apprentissage pour lui, un moment où il commence à expérimenter et à reconnaître cette émotion désagréable.

En tant qu'adultes, notre rôle est de les guider dans l'apprentissage de la gestion émotionnelle. Cela signifie les aider à mettre des mots sur ce qu'ils ressentent, à comprendre pourquoi ils se sentent ainsi, et à leur montrer des stratégies saines pour faire face à la frustration ou à d'autres émotions. Au lieu de réprimander leur comportement, essayez de les encourager à exprimer verbalement ce qu'ils ressentent. Cela les aide à développer leur intelligence émotionnelle et à progresser vers une meilleure compréhension et gestion de leurs émotions à mesure qu'ils grandissent.


3. Se connecter et rediriger l'émotion


C'est bien beau tout ça, mais alors comment faire ?

Il faut dans un premier temps se connecter aux émotions de l'enfant et les rediriger vers d'autres réponses émotionnelles. Une réponse plus apaisée, favorable au partage affectif et à la communication (Siegel & Bryson, 2011).

Pour ce faire, commencez par écouter activement ce que votre enfant exprime, que ce soit verbalement ou par son comportement. Dites quelque chose comme : 'Je vois que tu es vraiment contrarié parce que nous devons quitter le parc.' Cela montre à votre enfant que vous comprenez ce qu'il ressent et que ses émotions sont valides.

Proposez des alternatives pour gérer ces émotions. Vous pourriez dire : 'Je comprends que tu veux rester au parc plus longtemps, et c'est amusant ici. Peut-être pouvons-nous planifier une autre visite bientôt, ou que dirais-tu si nous faisions quelque chose de spécial lorsque nous rentrerons à la maison ?' Cette approche aide l'enfant à voir qu'il existe d'autres moyens de faire face à la frustration ou à d'autres émotions, et qu'il peut exprimer ses besoins de manière constructive.

En encourageant votre enfant à exprimer ses émotions de manière ouverte et en lui enseignant des stratégies pour les gérer, vous contribuez à son développement émotionnel (Markham, 2012). Cela renforce également la communication et la compréhension mutuelle au sein de votre relation parent-enfant.

Rappelez-vous que chaque enfant est unique, et ce qui fonctionne pour l'un peut ne pas fonctionner pour l'autre. Soyez patient et adaptez votre approche en fonction des besoins et de la personnalité de votre enfant. L'objectif ultime est de l'aider à développer des compétences émotionnelles qui lui serviront tout au long de sa vie.


4. Nommer et apprivoiser


  • Nommer l'émotion qu'il ressent : tu ressens de la frustration c'est normal.

  • On ne supprime pas l'émotion !! Cette émotion est importante (Faber & Mazlish, 2012).

  • Si votre enfant est dans un moment de crise émotionnelle laissez-le se calmer, si vous êtes chez vous vous pouvez lui proposer d'aller dans son coin de jeux pour se calmer (on ne le met pas au coin car on ne fait que créer de l'incompréhension).

  • Une fois la crise émotionnelle passée laissez-le revenir vers vous si il le souhaite ou allez vers lui.

  • On va alors expliquer se qu'il s'est passé, invitez-le à vous expliquer pourquoi il était frustré mais parlez également de vos propres émotions. Il est important de lui dire que vous le comprenez, mais que vous ne pouviez pas aller au parc aujourd'hui ou que vous n'avez plus le parfum de compote qu'il souhaite avoir.

En fin de compte, il ne s'agit pas de réprimer les émotions des enfants, mais de les accompagner dans leur développement émotionnel. En nommant et en apprivoisant leurs émotions, en les aidant à comprendre pourquoi ils se sentent ainsi, nous les aidons à développer des compétences émotionnelles qui leur serviront tout au long de leur vie. Les caprices n'existent pas dans le sens où ils sont souvent perçus, mais ce sont plutôt des moments d'apprentissage et d'expression émotionnelle pour les enfants

En raison de l'immaturité cérébrale des enfants, ceux-ci sont tout à fait capables d'exprimer une émotion, mais ne sont pas encore apte de la comprendre et de la gérer. Ainsi, lorsque votre enfant crie, pleure, jette des objets parce que vous lui avez dit qu'il était temps de partir du parc, ce n'est pas un caprice, mais l'expression immature d'une émotion : la frustration. Votre enfant s'exprime avec les seuls outils qu'il a à sa disposition.

Bibliographie


Faber, A., & Mazlish, E. (2012). How to Talk So Kids Will Listen & Listen So Kids Will Talk. Simon and Schuster.


Gottman, J. (2011). Raising An Emotionally Intelligent Child. Simon and Schuster.


Markham, L. (2012). Peaceful parent, happy kids: How to Stop Yelling and Start Connecting. Penguin.


Siegel, D. J., & Bryson, T. P. (2011). The Whole-Brain Child: 12 Revolutionary Strategies to Nurture your Child’s developing mind. http://ci.nii.ac.jp/ncid/BB08569795


Hoeksma, J. B., Oosterlaan, J., & Schipper, E. M. (2004). Emotion Regulation and the Dynamics of Feelings: A Conceptual and Methodological Framework. Child Development, 75(2), 354-360.


Zelazo, P. D., Müller, U., Frye, D., Marcovitch, S., Argitis, G., Boseovski, J., Chiang, J. K., Hongwanishkul, D., Schuster, B. V., Sutherland, A., & Carlson, S. M. (2003). The Development of Executive Function in Early Childhood. Monographs of the Society for Research in Child Development, 68(3), i–iii+v+vii-viii+1-151. doi:10.2307/1166202.





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